Viol, une histoire d’amour

Note : 4.5 sur 5.

Viol, une histoire d’amour, Joyce Carol OATES aux Editions Points

La façon dont une vie se décide. Dont une vie prend fin.
Chance, malchance. Pure question de chance

Je vais commencer par remercier Gwen21, qui organise le Challenge Solidaire 2020-2021, car je ne me serai jamais lancée dans un livre de cette auteure sans ce challenge.

Très court roman dont le titre annonce la couleur. Titre assez culotté, frappant, qui fait en attendre beaucoup. Mais Joyce Carol Oates a le talent pour nous dérouler une histoire à la hauteur de son titre.
4 juillet 1996. Jour de fête nationale américaine, fête qui bat son plein à Niagara Falls, sous les feux d’artifice et la musique dans les rues. Tina Maguire, veuve depuis peu, et sa fille Bethel Maguire, douze ans, quittent la fête du petit ami de Tina peu après minuit. Tina décide de couper à travers le parc au lieu de le contourner comme habituellement. Et là, tout se met en place pour la suite du roman: Tina se fait violer et passer à tabac par une bande de jeunes drogués, ivres, devant sa fille de douze ans, elle aussi agressée, qui arrive à se faufiler pour échapper aux agresseur et se cacher dans un recoin du hangar à bateaux. Assistant donc à distance à ce viol collectif. Voilà pour la première partie du titre. Pour l’histoire d’amour évoquée dans la seconde partie du titre, je vous laisse découvrir ce qu’il en est.

Puis, un narrateur nous décrit le procès, l’enquête judiciaire, les témoignages de chacun des protagonistes; comment la Défense a l’intention de discréditer le témoignage des victimes en sous-entendant qu’elles l’ont bien cherché. Car c’est bien connu, lorsqu’une femme se fait violer ou agresser ou tabasser, c’est qu’elle l’a bien cherché, qu’elle a provoqué ses agresseur, par sa tenue ou on comportement! (Je précise avant de me faire luncher en place publique les propos de la phrase précédente sont évidemment ironiques!).
Ce narrateur extérieur et omniscient apporte une atmosphère pesante, angoissante. On entre dans la tête, dans les sentiments et les émotions de chacun des personnages. Les chapitres et les phrases sont courts, donnant un rythme haletant au récit. On est emporté dans l’histoire.

J’ai beaucoup aimé le style de l’auteur. C’est simple, efficace. C’est un roman court, qui se lit très bien et très rapidement. Et quel roman! Ô combien féministe, Ô combien d’actualité malheureusement. Joyce Carol Oates démonte tous ces préjugés sur les victimes de viol / violences (femmes comme hommes).
Une belle découverte! J’irai lire d’autres livres de cette auteure!

Challenge SOLIDAIRE 2020-2021
Reading Challenge perso 202

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